Valerie Belin
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Valerie
BELIN est née en 1964 à Boulogne-Billancourt, France. Elle vit et travaille
actuellement à Vincennes. Ayant obtenu un DNSEP, elle poursuivit ses études
en philosophie de l’art à la fin des années 80 tout en affirmant de plus
en plus sa pratique photographique. |
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Sans
Titre, 1994
photographie noir et blanc, 150*100cm,
collections publiques d’art contemporain du Conseil Général
de la Seine Saint-Denis,
œuvre photographiée par François Poivret.
© ADAGP, Paris 2006 |
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Les œuvres
de BELIN se situent entre le baroque et le minimalisme. Cette artiste a
toujours été tournée vers la surface des choses, vers cette couche externe
des objets et des corps. Ce qui se manifeste à la surface des choses apparaît
pour elle essentiel. Cette surface n’est pas montrée juste dans un but superficiel
ou décoratif en ce sens où tout doit fonctionner de façon métaphorique,
les objets s’activant presque en tant que substitut d’être. D’ailleurs,
il n’est pas ici tellement question de photos d’objets mais plutôt de rendu
de leur spectre lumineux. Il y a une désincarnation très forte de l’objet
qui fait que l’on échappe à l’aspect ornemental que pourrait avoir ce type
de photographie. C’est ainsi que le visiteur ne sait plus s’il regarde un
négatif ou un positif tellement l’objet a été désincarné, vidé de tous reflets
apparaissant anecdotiques aux yeux de l’artiste. L’ambivalence des reflets
et les multiples effets de transparence atténuent la sensation de perspective
ce qui conduit ses travaux à la limite de la figuration |
En décontextualisant
le sujet de son environnement immédiat, l’artiste dévoile son intention
de lui conférer une valeur de figure, voire d’icône. Ce dont il est question
dans cette oeuvre n’est pas tant de représenter et de décrire, mais de transmettre
une forme d’existentialisme des choses. Pour éviter l’anecdote de la forme
et tenter ainsi de pénétrer au cœur des choses, la pratique artistique de
Valérie Belin s’établit ici comme une esthétique de la lumière qui désire
effacer toute adhérence inutile au réel. Ce qui est visiblement restitué,
c’est moins le détail que l’ensemble, c’est moins la précision que l’impression.
C’est dans cette perspective que la cristallisation construite de fulgurances
et de dynamiques saillantes invite l’œil à se perdre dans l’épaisseur vibrante
du verre. |
Cette
volonté de transcendance et cet intérêt pour la matière forment un écho
surprenant aux thématiques des sentences du musée, elle les actualise tout
en conservant une partie de leur emphase et de leur poésie. |