Sandrine Berger
Sandrine Berger est né en 1977 à Roanne, elle vit et travaille actuellement à Dijon.
Andrée, 2005
série de 5 photographies couleurs
40*40 cm chacune, diptyque 60*40 cm
Courtesy de l’artiste.
 
 
 

Après un DNSEP tourné essentiellement vers la photographie, elle créa une association de diffusion de l’art contemporain « l’Entre-Deux », présidée par Patrick Monnet, en compagnie, entre autres, de Frank Pitoiset, cette attention portée à autrui étant une des dynamiques majeures de son activité artistique. En effet, cette artiste a toujours provoqué ses séries de photos traitant du genre humain au moyen de petites annonces passées dans la presse locale ou au gré de rares rencontres propices ; par la suite, elle va à la rencontre de son futur modèle potentiel afin que chacun jauge l’autre selon ses attentes, rencontre qui débouchera peut être sur des prises de vues au domicile du modèle.

« Mon travail artistique se définit comme une recherche sur le portrait, sur l’identité dans toute sa diversité. Les personnes qui m’intéressent photographiquement sont singulières, atypiques. Je tiens à capter cet essentiel caché en tout individu ; saisir ce par quoi et en quoi telle personne est émouvante. Je photographie ceux qui me touchent, ceux qui me troublent. Ils sont alors racontés dans ce qu’ils ont de captivant. »

La valeur émotionnelle très forte, redoublée par le fait que le modèle soit mis en scène chez lui, dans son intimité singulière, confine le regardeur dans une situation de voyeur pris entre gène et stupeur.

La série Andrée montre la simplicité d’une personne en train de se maquiller, de se coiffer. Andrée, le modèle, partage le secret de son activité matinale avec le visiteur par l’intermédiaire de la photographe. La mise en scène statique et le côté répétitif de ces activités quotidiennes tend à les faire disparaître au profit du modèle lui-même. Le corps du sujet travaillé par le temps et les sentences entourant cette série de photographie semble générer une forme de stase, un discours sur lequel le temps n’aurait qu’une prise relative et qui pourtant s’imposerait aux locuteurs, qu’il s’agisse du visiteur, du modèle ou des auteurs des sentences. Ce caractère paradoxal met en relief les qualités du dialogue entre l’œuvre et le musée.

zora.berger@hotmail.fr