Jean
Marie Duret
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Jean Marie Duret est né en 1948 à Toulon, en France ; il vit et travaille actuellement à Bassou, en Bourgogne. Infirmier diplômé d’état, il met ses compétences au service de personnes en voie de réinsertion sociale et de reclassement professionnel. Après des études de reliure manuelle, sa pratique quotidienne le conduit à soigner aussi bien le corps humain que le corps des livres. Reliure, peinture et sculpture sont intimement liées dans sa recherche plastique. Cet artiste se considère d’ailleurs comme un fabricants d'objets rituels dans une société qu’il invente :il en découvre à la fois les ruines et le devenir pour en bâtir l'histoire qu’il est peut être le seul à déchiffrer. | ||||||
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C’est précisément ce potentiel de lecture qui amorce le dialogue avec le musée et ses sentences, la métaphysique de l’un effleurant celle de l’autre pour mieux se confondre et s’éprouver. En effet, les inscriptions de Duret et des carmélites sont à déchiffrer, ce qui place le visiteur dans une dimension narrative à la recherche de codes de lecture et de clés de compréhension. L’artiste utilise d’ailleurs de vieux livres qu’il récupère comme matière première et qui possède déjà son propre cryptage auquel il rajoute le sien, à l’image des carmélites qui se tournent vers une religion possédant son propre passé qu’elles s’approprient partiellement pour formuler leurs sentences. C’est pourquoi l’œuvre de Duret se trouve à côté d’un livre religieux dont la juxtaposition dégage une harmonie palpable. | |||||||
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Débris de Mémoires, promis au pilon, échappés
de bibliothèques, arrachés au feu, sauvés de l’oubli, les livres détournés de leur existence propre deviennent bornes, jalons, repères dans le grand Labyrinthe de l’Univers cher à Borges. Dé-livrés, vestiges du Futur, ils pérégrinent dans le Désert de la Parole en compagnie de Jabes. Palimpsestes d’aujourd’hui, griffures d’hiéroglyphes, traces hébraïques, instants de surprise mêlés d’admiration et d’effroi, fidèles reflets de toutes les conditions humaines, ces livres suppliciés fouillent de leurs regards singuliers notre propre histoire. » Jean-Marie Duret |
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jmduret@gmail.com |